DreamWeb (Amiga, PC)
Développeur : Creative Reality
Éditeur : Empire Interactive
Date de sortie : 1994
La question qui revient souvent est « un RPG peut-il être uniquement narratif, comme un livre ? ». Au départ, le genre « jeu de rôle » représentait seulement cela, puis s’est scindé entre le RPG que nous connaissons (avec combats et lore) et le point & click (généralement sans combats et principalement narratifs). DreamWeb est une sorte d’hybride tardif que vous devez absolument connaître…

DreamWeb mélange les genres. On ne peut pas le qualifier de RPG car les combats sont scriptés et que les dialogues ne proposent aucun choix. On ne peut pas non plus vraiment le qualifier de point & click, puisque son inventaire est rempli d’objets inutiles destinés uniquement à planter une ambiance… DreamWeb est en fait une sorte de « Livre dont Vous êtes le Héros » avec zéro choix, mais un lore ahurissant, placé dans un futur incertain, à la croisée de la technologie et de l’ésotérisme. Le héros n’en est pas un. Ses actions sont contestables. Son être est méprisable. Et pourtant, vous allez adorer le faire évoluer dans ce monde ignoble, corrompu et sombre.

Très rare jeu à montrer crument la réalité d’un futur fantasmé, DreamWeb ose le sang, les entrailles et – chose incroyable à cette époque – une scène de nudité totale et de sexe sans censure. Avec le meurtre qui suit, qui plus est. Je ne dis pas que c’est bien, mais simplement que DreamWeb a osé ce que personne n’osait en 1994. Quitte à faire scandale et à être censuré en Australie. Pas si grave...
Verdict : 15/20En fait, DreamWeb est une sorte de livre presque pas interactif (et très mal traduit en français), au même titre que peut l’être Heavy Rain, par exemple. Ni point & click, ni RPG, il pousse à leur maximum les curseurs de la démence. Les doublages de la version PC (supérieur à l’Amiga sur ce coup) sont superbes, et les ambiances sonores et visuelles folles (mention spéciale à la pluie). En fait, DreamWeb, c’est un environnement hostile dans lequel on se vautre. Et ça vaut largement le coup d’y mettre les pieds, quitte à être un peu – beaucoup – bousculé.
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