Dune (PC, Amiga, Mega-CD)

À la fin des années 80, alors qu’Infogrames avait détruit la substance artistique d’Ère Informatique (une habitude chez eux), la société Cryo vit le jour. Je vous passe les mille tractations entre le monde du cinéma, Sega France et Virgin dans une histoire rocambolesque pour laquelle il me faudrait douze pages, mais sachez qu’en fin de compte Cryo sortit le jeu Dune en 1992. C’est une sorte de mélange entre le livre de Herbert et le film de Lynch, savamment orchestrée entre autres par Philippe Ulrich (le dingue du monde du jeu vidéo), Rémi Herbulot (le codeur fou) et Stéphane Picq (le musicien déjanté).

Dune est le chef-d’œuvre de Cryo. Dune est un chef-d’œuvre tout court. Pourquoi ? Pour son gameplay bâtard qui reprend aussi bien le principe des jeux d’aventures que celui des jeux de stratégie ? Pas forcément, puisque ces deux points ne sont dans l’absolu pas vraiment convaincants. Et pourtant, ça marche. On entre dans Dune comme on se glisse dans son lit avec une bonne histoire à lire. On plonge dans l’intrigue comme dans une piscine chauffée alors qu’il fait -12° dehors. Et on s’y sent tellement bien que c’est indécent.

Il faut bien avouer que les graphismes y sont pour quelque chose : ils transportent littéralement le joueur sur la planète Arrakis. Tout dans Dune est crédible. Tout y est parfait, millimétré, réfléchi. Et chaque partie est un éternel enchantement.