G.O.D : Growth or Devolution: Mezameyo to Yobu Koe ga Kikoe

G.O.D : Growth or Devolution: Mezameyo to Yobu Koe ga Kikoe (Super Famicom)

Développeur : Infinity

Éditeur : Imagineer

Date de sortie (Japon) : 20 décembre 1996

Certains RPG sont inconnus du grand public, mais mériteraient une plaque, une stèle, une statue. G.O.D n’est pas seulement de ce genre-ci, il est LE représentant de ces « hidden gems » de la Super Famicom.

Sous les traits d’un RPG tour par tour des plus classiques, G.O.D est largement plus intéressant que sa jaquette moche le laisse supposer. En premier lieu, il met en exergue la Terre telle qu’elle existe réellement, et pas une planète fantaisiste. Mais ce qui est vraiment fabuleux, c’est le scénario. L’action se passe en 2009, mais il s’est passé un truc vraiment très grave avec des extra-terrestres et la vie a quand même un peu été détruite. Bon, dit comme ça, on pourrait s’imaginer un énième script facile et naze… or, ce serait compter sans le génie de G.O.D : la mise en perspective de la psyché des personnages jouables. En effet, ceux-ci ont un véritable caractère, ne sont pas tous identiques, peuvent exprimer des avis parfois très tranchés… mais le plus intéressant chez eux, ce sont leurs rapports. En effet, G.O.D n’est pas un de ces jeux pour gamins dans lesquels les persos se regardent en flirtant. Non, ici il y a de réelles histoires, et de réelles tragédies. Je ne vais pas spoiler le jeu – ce serait vraiment honteux -, mais sachez que toutes les scènes poignantes de Final Fantasy VII sont inférieures en intensité face à G.O.D. Rien que ça !

Mature, l’univers l’est tout autant que les personnages : celui-ci reprend les clichés et les errances du monde réel. Vous comprendrez rapidement en réalisant comment est utilisé le tunnel sous la Manche (ouvert deux ans avant la sortie du jeu) dans les rapports entre Français et Anglais. Une franche part de rigolade.