Lorsque l'on parle de Chaos (2005), on ne parle pas d'une oeuvre cinématographique époustouflante qui bouleverse les codes, mais d'un film qui assume ses choix parfois discutables et nous embarque dans une aventure chaotique à plus d'un titre. Alors, prenez votre pop-corn, installez-vous confortablement et plongeons dans cet étonnant tourbillon où l'ordre et le désordre se côtoient dans un ballet pour le moins imprévisible.
Chaos commence avec un braquage de banque digne des grandes heures du cinéma d'action, mais qui dérape rapidement. Wesley Snipes incarne Lorenz, un cerveau criminel au charisme certain, mais qui semble avoir appris ses plans dans un manuel de stratégie acheté en solde. Jason Statham, le policier torturé par son passé, et Ryan Phillippe, jeune bleu idéaliste, forment un duo improbable à la recherche de justice. Ajoutez à cela un complot financier alambiqué et un twist final qui fait lever un sourcil, et vous obtenez un cocktail explosif (dans tous les sens du terme).
Wesley Snipes est ici dans un rôle qui lui va comme un gant : le méchant charismatique. Pourtant, on sent que parfois, il aurait préféré être ailleurs, peut-être en train de répéter des arts martiaux dans son jardin. Jason Statham fait ce qu'il sait faire de mieux : froncer les sourcils, être énervé et distribuer des coups de poing. Quant à Ryan Phillippe, il incarne un débutant sympathique mais un peu perdu, un état qui pourrait aussi bien refléter son personnage que son ressenti sur le tournage.
Le scénario de Chaos tente de jongler avec des thématiques comme l’éthique, la corruption et la vengeance. Malheureusement, il finit par ressembler à un jongleur malchanceux qui fait tomber ses balles. L’idée de mettre en avant la théorie du chaos était prometteuse, mais son exécution manque de clarté. Cela dit, les amateurs de twists inattendus trouveront leur compte, même si certains révélations semblent sorties de nulle part.
Les scènes d’action sont énergétiques et efficaces, mais elles souffrent parfois d’un montage trop nerveux qui laisse à peine le temps de comprendre ce qui se passe. Mention spéciale à Jason Statham, qui semble toujours sur le point de dire : « Désolé, je suis pressé, on finit ça rapidement ? »
Parce que c’est un film qui a du cœur, malgré ses maladresses. Il rappelle une époque où les films d’action n’étaient pas submergés par des effets spéciaux, mais où les acteurs se battaient réellement (ou du moins essayaient). Et avouons-le, regarder Wesley Snipes et Jason Statham affronter d'autres personnes est toujours un plaisir coupable.
Les + et – du film :
+ Wesley Snipes, toujours charismatique.
+ Un twist final qui surprend (ou déroute).
+ Action nerveuse et sans temps mort.
– Intrigue parfois confuse.
– Personnages secondaires sous-exploités.
– Montage parfois trop haché.