Quand on pense à Arnold Schwarzenegger, on imagine des muscles, des répliques cultes et un certain Terminator qui nous promet qu’il reviendra. Mais dans Dommage Collatéral (2002), le colosse autrichien troque son rôle de machine à tuer pour celui d’un père éploré. Oui, il a des émotions. Et oui, ça finit toujours par péter. Ce thriller d’action nous propose un mélange inhabituel : vengeance personnelle et explosions XXL, avec un soupçon de réflexion sur le terrorisme. Spoiler : la réflexion s’envole rapidement, remplacée par une pluie de débris.
Schwarzenegger incarne Gordy Brewer, un pompier modèle dont la vie bascule après un attentat terroriste qui coûte la vie à sa femme et son fils. Traumatisé, il se transforme en enquêteur amateur pour traquer le cerveau de l’attentat, un certain El Lobo ("Le Loup"). Gordy abandonne le camion de pompier pour plonger dans un monde de chaos, de corruption et de jungle colombienne. Et comme on pouvait s’y attendre, il prend les choses... très personnellement.
L’une des forces du film est d’essayer de montrer un Schwarzenegger plus vulnérable. Pas de cyborg, pas de commando, juste un papa lambda. Mais soyons honnêtes : dès qu’Arnold empoigne un extincteur, il devient une arme fatale. Il traverse la jungle, amorce des bombes artisanales et affronte des guérilleros comme s’il faisait partie des forces spéciales. Ce qui est à la fois ridicule et étrangement satisfaisant. Après tout, on ne regarde pas Dommage Collatéral pour un cours de géopolitique, mais pour voir Arnold sauver la mise à coups de muscles et de ruse.
La deuxième moitié du film plonge dans un décor de carte postale : la jungle. Une jungle pleine de pièges, de soldats armés jusqu’aux dents et de méchants au look stéréotypé. C’est là que Gordy découvre un camp terroriste (et probablement le stock d’explosifs de l’Amérique latine). La tension monte, les explosions fusent, et les méchants tombent comme des mouches. Certes, ce n’est pas Apocalypse Now, mais ça fait le boulot.
Les personnages qui gravitent autour de Gordy ajoutent une touche de diversité... parfois inutile. La mystérieuse Selena (Francesca Neri), complice d’El Lobo, est à la fois intrigante et sous-exploitée. Le méchant, interprété par Cliff Curtis, est aussi subtil qu’un camion en marche arrière : il est méchant, point final. Quant aux autorités américaines ? Incompétentes, bien sûr. Cela donne à Gordy une excuse parfaite pour tout régler lui-même. Parce que, rappelons-le, c’est Arnold.
Les scènes d’action sont à la hauteur des attentes. Gordy court, saute, se bat, et le tout avec une énergie qui frôle l’inhumain. Cependant, certaines séquences défient la logique. Comment un pompier peut-il infiltrer un réseau terroriste international ? Pourquoi personne ne semble jamais tirer droit quand il est à proximité ? Mais ces incohérences font partie du charme du film. C’est du pur cinéma d’action où la vraisemblance n’a pas sa place.
Ce film est un produit des années 2000, avec tout ce que cela implique : des explosions filmées sous plusieurs angles, un scénario linéaire et une musique orchestrale qui insiste lourdement sur les émotions. Mais il y a une nostalgie attachante à voir Schwarzenegger dans ce type de rôle. C’est une époque où les héros étaient indestructibles, même quand ils prétendaient être ordinaires.
Dommage Collatéral est un cocktail de vengeance, d’action et d’émotions qui mise tout sur le charisme de Schwarzenegger. Ce n’est peut-être pas son meilleur film, mais il offre un divertissement honnête pour une soirée où l’on veut juste voir des explosions et une justice expéditive. Oui, c’est un peu daté et parfois incohérent, mais cela fait partie de son charme.
Alors, sortez les popcorns, mettez le cerveau en veille, et profitez d’un Arnold qui sauve le monde... encore une fois.
Les + : Schwarzenegger dans un rôle plus humain, scènes d’action bien rythmées, décor exotique
Les - : scénario peu crédible, méchants stéréotypés