Ah, Goldfinger ! Le film qui a transformé une Aston Martin en gadget ambulant et a prouvé que l’or, c’est bien plus qu’un bon investissement : c’est une obsession criminelle. Troisième opus des aventures de James Bond, ce bijou cinématographique de 1964 n’a pas seulement marqué les esprits, il a aussi créé des normes. Vous savez, comme avoir un méchant avec une obsession cheloue, une chanson-thème qui vous reste en tête pendant trois jours, et un héros qui ne cligne des yeux qu’entre deux martinis.
L’intrigue démarre avec un Bond (Sean Connery) en pleine forme, armé de son sourire charmeur et de son répertoire de punchlines. Son adversaire ? Auric Goldfinger, un homme dont l’amour pour l’or dépasse celui d’un dragon de Tolkien. Goldfinger a un plan : rendre l’or des États-Unis radioactif pour faire grimper la valeur de son propre stock. Parce que oui, dans l'univers Bond, les méchants ne savent jamais simplement vendre leurs actions.
Mais parlons des gadgets, parce que c'est là que ça devient vraiment savoureux. L'Aston Martin DB5, avec ses plaques d'immatriculation rotatives et son siège éjectable, est le genre de voiture qui ferait pâlir d'envie même Mario Kart. Qui n’a pas rêvé d’appuyer sur un bouton pour expulser quelqu’un en pleine conversation gênante ? C’est l’outil ultime pour survivre à un dîner de famille.
Du côté des personnages, Goldfinger nous offre un méchant inoubliable, à commencer par le célèbre Oddjob, le géant taciturne avec un chapeau mortel. Ce mec-là, il pourrait décrocher la médaille d’or en frisbee, sauf qu’il préfère couper des statues. Et que dire de Pussy Galore, la pilote d’élite qui… eh bien, a un nom que vous n’oseriez jamais écrire sur une carte de vœux. Elle commence en mode "Je travaille pour Goldfinger", mais grâce à Bond et à un charisme visiblement radioactif, elle change d’avis au moment critique. Comme quoi, une virée dans une grange avec James peut résoudre tous les dilemmes moraux.
Bien sûr, le film n’est pas parfait. Le timing des répliques peut parfois sembler aussi précis qu’un tir de Stormtrooper, et certaines scènes frisent l’absurde. Exemple : Bond attaché au laser qui avance inexorablement. "Vous attendez que je parle ?" demande-t-il. "Non, M. Bond, j’attends que vous mouriez." Une réponse légendaire, certes, mais pas très logique. Pourquoi ne pas simplement finir le boulot avec un revolver, Auric ? Trop facile, peut-être.
Quant à la musique, que dire ? Shirley Bassey et son inoubliable Goldfinger ont transformé ce titre en hymne intemporel. Vous pouvez essayer de l’oublier, mais chaque fois que vous entendrez le mot "or", vous vous retrouverez à chanter : "Gooooooldfingeeer…"
Shirley Eaton, qui joue Jill Masterson (la fameuse femme recouverte d’or), a été couverte de peinture dorée pour la scène devenue légendaire. Une rumeur voulait qu’elle soit morte d’asphyxie à cause de la peinture. Faux, bien sûr ! Mais pour éviter tout risque, les maquilleurs ont laissé une petite zone de peau non peinte dans son dos pour permettre à son corps de "respirer".
La scène où Bond est attaché avec un laser qui découpe lentement la table ? Un grand moment de tension... mais en réalité, il n’y avait pas de laser. À l’époque, cette technologie était encore balbutiante. Ils ont utilisé des effets spéciaux pour simuler le faisceau lumineux et une scie chauffée sous la table pour faire les découpes. Sean Connery n’avait qu’à faire semblant de trembler (ce qu’il a fait brillamment).
L’Aston Martin DB5 est devenue un symbole de James Bond, mais saviez-vous que les producteurs hésitaient à l’utiliser ? À l’époque, Aston Martin n’était pas encore une marque iconique. Finalement, la voiture a connu un tel succès après le film que les ventes ont explosé. Merci, Bond !
Harold Sakata, l’interprète d’Oddjob, n’était pas seulement un acteur. Il était un ancien haltérophile et avait remporté une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de 1948 ! Son impressionnante carrure et son sourire discret mais menaçant en ont fait un méchant mémorable.
L’acteur allemand Gert Fröbe, qui joue Auric Goldfinger, avait un accent si prononcé que ses répliques ont dû être doublées par un acteur britannique, Michael Collins. Ironie : Fröbe reste un des méchants les plus mémorables de la saga, malgré le fait qu’on ne l’entend jamais réellement parler !
Pendant l’enregistrement de la chanson Goldfinger, Shirley Bassey a donné tellement de puissance dans la note finale qu’elle a fini par perdre son souffle, au point de s’évanouir après avoir terminé. Heureusement, cette prise magistrale est restée dans la version finale.
Le décor grandiose du coffre-fort de Fort Knox dans le film est entièrement fictif. Les producteurs n’ont jamais eu l’autorisation d’y filmer. Ils ont donc imaginé à quoi pourrait ressembler l’intérieur, et leur vision était si convaincante que certains pensaient que le film avait révélé des secrets du célèbre dépôt d’or américain !
Pendant le tournage de la scène finale où Goldfinger est aspiré hors de l’avion, une explosion mal contrôlée a failli provoquer un véritable accident. Heureusement, aucun acteur n’a été blessé, mais cela prouve que les tournages Bond étaient parfois aussi dangereux que les missions du célèbre espion.
Le film a été un succès planétaire, mais les producteurs avaient un budget serré pour la promotion. Résultat : ils ont envoyé aux journalistes des billets d’avion factices pour "Fort Knox", accompagnés d’une barre de chocolat en forme de lingot d’or.
Après Goldfinger, les ventes de martinis au shaker, pas à la cuillère ont connu une envolée. De même, les boutiques de jouets ont été prises d’assaut pour des miniatures de l’Aston Martin DB5. Le merchandising autour de James Bond est devenu un phénomène à part entière après ce film.
Le film brille par son esthétique rétro, ses cascades audacieuses, et cet équilibre parfait entre sérieux et second degré. Avec ses décors grandioses et ses répliques cultes, Goldfinger reste l’exemple même du Bond classique, à la fois captivant et un peu loufoque. Bref, un film qui vous donne envie de commander un martini, même si vous ne savez toujours pas ce que "au shaker, pas à la cuillère" change vraiment.
Les + : Sean Connery au sommet de son charme, méchant et des gadgets iconiques, musique culte
Les - : quelques scènes tirées par les cheveux, lichés d'époque parfois maladroits, logique qui ferait hurler Einstein
Figurine en vinyle d'environ 9 cm