Ah, La Ballade des Dalton! Sorti en 1978, ce film d’animation, avec le cowboy le plus cool de l’Ouest – Lucky Luke – s’est frayé un chemin dans les mémoires pour nous offrir un savoureux mélange de poursuites, de rires, et d’aventures farfelues. Ce film, c’est un peu comme si vous preniez un western classique, mais que vous décidiez de le retourner de fond en comble pour en faire une comédie d’animation où les anti-héros échouent plus souvent qu’ils ne réussissent. Bref, le parfait cocktail de divertissement pour ceux qui cherchent un brin de nostalgie du Far West, sans risquer de se prendre une balle perdue.
L’histoire commence avec une scène que personne n’oubliera : Joe, William, Jack, et Averell, nos fameux Dalton, sont derrière les barreaux et reçoivent une nouvelle qui pourrait bien faire basculer leur (longue) carrière criminelle. Leur oncle Henry Dalton est décédé, et ils sont héritiers ! Oui, mais l’affaire est plus compliquée : ils ne toucheront cet héritage que s’ils éliminent les jurés et le juge responsables de la condamnation d’Henry. Voilà une mission qui leur semble bien plus motivante que de croupir dans une cellule. Hélas, comme toujours, ils se retrouvent contraint d'avoir comme témoin, Lucky Luke, ce cowboy au sang-froid légendaire.
Les Dalton, c’est un peu les champions des plans foireux et des échecs glorieux. Chaque nouvelle mission qu’ils entreprennent est un désastre, et Joe – le chef impétueux et colérique – semble bien le seul à ne pas s’en rendre compte. William, Jack, et Averell, quant à eux, naviguent entre l’obéissance forcée et une incompétence toute naturelle. La dynamique des frères est hilarante : Joe s’époumone, Averell dérape dans des considérations absurdes, Jack et William suivent du mieux qu’ils peuvent. Et Lucky Luke ? Il reste le modèle de sang-froid, toujours imperturbable avec Jolly Jumper, son fidèle destrier.
La Ballade des Dalton est sans doute l’un des meilleurs exemples de l’humour propre aux aventures de Lucky Luke. Les gags sont nombreux, les dialogues taquins, et les situations loufoques. Que ce soit la détermination obsessionnelle de Joe, les répliques naïves d’Averell, ou les petites piques de Lucky Luke, chaque scène regorge d’un humour léger, bien dosé et surtout intemporel. L’équipe de Goscinny savait exactement comment utiliser le côté maladroit des Dalton pour en faire des personnages que l’on adore détester.
L’animation peut sembler un peu vieillotte aujourd’hui, mais elle a un charme indéniable. C’était l’époque où chaque dessin était fait à la main, et où l’on ressentait presque le crayon glisser sur le papier dans chaque scène. Le style visuel, simple mais expressif, s’accorde parfaitement avec le ton de l’histoire, où l’on n’a pas besoin de détails exagérés pour apprécier les expressions désemparées de Joe ou la nonchalance de Lucky Luke.
Les couleurs vibrantes du désert, les saloons poussiéreux, et les villes fantômes offrent ce cadre pittoresque parfait pour les bêtises des Dalton et les prouesses de Lucky Luke. Les enfants des années 70 et 80 trouveront ici un petit parfum de nostalgie, tandis que les nouvelles générations y découvriront l’essence même de l’animation classique.
La musique de La Ballade des Dalton s’inscrit dans la pure tradition des films de western, mais avec cette touche de fantaisie qui rend le tout encore plus agréable. Les airs sont entraînants, et on se surprend à battre le pied en rythme avec le générique ou les scènes d’action (même si, soyons honnêtes, les Dalton n'y brillent pas). Avec un thème musical pareil, on pourrait presque croire que les Dalton vont réussir leur coup cette fois-ci… presque.
Tout d’abord, pour le plaisir de se laisser emporter par une aventure drôle, sans prise de tête, avec des personnages qui, malgré leurs défauts (ou grâce à eux), réussissent à faire sourire à chaque instant. Ce film est un classique de l’animation francophone, et il s’inscrit parfaitement dans la lignée de l’humour à la française, avec un Far West où les lois sont respectées… sauf quand il s’agit de jouer avec pour le plaisir du spectateur.
Et puis, revoir Lucky Luke, c’est se rappeler pourquoi on aimait tant ce cowboy solitaire : il représente la justice, la droiture, et surtout, l’absurde dans un monde où les bandits sont plus ridicules qu’effrayants. Le voir face aux Dalton, c’est comme revoir ce bon vieux duel éternel entre le bien et le mal, mais en version dessinée et bourrée d’humour.
La Ballade des Dalton est plus qu’un simple film d’animation ; c’est un clin d’œil au western, une satire de l’absurdité de la violence, et une aventure rocambolesque qui réunit tout ce que l’on aime dans les BD de Lucky Luke. Pour les fans du cowboy solitaire, c’est un indispensable. Pour les amateurs d’humour, c’est une mine d’or. Et pour ceux qui ne l’ont jamais vu ? Il est temps de monter en selle, de vous armer de pop-corn et de rire avec Lucky Luke et les Dalton !
Les + : humour décalé, ambiance western irrésistible, personnages attachants.
Les - : peut paraître un peu lent par moments, intrigue simple, animation ancienne.