Ah, La Chute de Londres (ou London Has Fallen pour les puristes qui aiment dire les titres en VO), cette suite que personne ne voulait vraiment, mais qui est arrivée avec toute la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Après La Chute de la Maison Blanche (Olympus Has Fallen), le producteur a dû se dire : « Vous savez ce qu’il nous faut ? Plus d’explosions. Et cette fois, on explose… LONDRES ! » Eh oui, pourquoi se contenter de la Maison Blanche quand on peut réduire en cendres tout un symbole historique ?
Bienvenue dans le monde de Mike Banning (Gérard Butler), où la finesse n’existe pas et où tout problème peut être résolu avec une grosse arme, un peu de sueur, et des répliques badass. Si vous avez aimé le premier film pour son action non-stop, vous êtes servi. Si vous cherchiez de la nuance, du développement de personnage, ou même un brin de subtilité… désolé de vous décevoir, mais c’est le mauvais film.
Le concept de base est simple : une menace terroriste sans précédent plane sur Londres lors des funérailles du Premier ministre britannique. Tous les dirigeants mondiaux sont présents, et Mike Banning, le super agent, est chargé de protéger le président américain, Benjamin Asher (Aaron Eckhart), des méchants qui ont, visiblement, décidé que c’était le jour parfait pour plonger la ville dans le chaos.
Et bien sûr, tout explose. Les ponts s’effondrent, les monuments historiques volent en éclats, et les civils courent dans tous les sens comme des figurants dans un jeu vidéo mal scripté. Mais, rassurez-vous, Mike est là pour sauver la situation avec autant de discrétion qu’un taureau dans un magasin de cristal. Il n’y a rien que ce gars ne puisse résoudre avec un bon coup de fusil à pompe.
La Chute de Londres ne fait pas dans la dentelle. C’est un film d’action pur et dur, où les explosions sont aussi fréquentes que les phrases clichés du type « Nous n’abandonnerons jamais ! » ou « Si tu veux passer, il va falloir m’affronter ! ». Chaque scène semble conçue pour vous rappeler que vous ne devez surtout pas réfléchir, juste admirer les effets spéciaux et la manière dont Banning traverse chaque obstacle sans même un sourcil levé.
C’est là où réside le charme étrange de ce film. Il n’a aucune prétention. Vous ne vous asseyez pas devant La Chute de Londres pour des débats philosophiques sur la nature de la violence ou le dilemme moral de sauver un président au détriment de dizaines de civils. Non, ici, c’est du pur plaisir coupable. C’est le film que vous regardez avec un bol de popcorn, en éteignant tout esprit critique, parce que ce qui compte, c’est de voir les méchants recevoir une raclée bien méritée.
Parlons des dialogues. Ah, les dialogues. Si vous aimez les punchlines qui semblent sorties d'un générateur automatique de phrases badass, vous serez ravi. On y retrouve toutes les perles du genre : « Ça va mal se passer », « Je suis ton pire cauchemar », et l’inévitable « On ne négocie pas avec les terroristes ». Mike Banning a clairement étudié à l’école des répliques musclées de Bruce Willis, alias John McClane dans les Die Hard. Il faut dire que Gérard Butler livre chaque ligne avec la conviction d’un homme qui sait que la seule chose qui compte, c’est d’en finir avec cette histoire le plus vite possible.
Les méchants, quant à eux, sont si caricaturaux qu’ils pourraient aussi bien porter une cicatrice à l'oeil et caresser un chat tout en ricanant. Leur plan est diabolique, bien sûr, mais sans doute trop ambitieux pour fonctionner dans la vraie vie. Après tout, détruire toute une ville en quelques heures ? Sûrement qu’ils n’ont jamais entendu parler des embouteillages londoniens.
La Chute de Londres n’est pas un film sans action. Oh non. C’est plutôt l’équivalent cinématographique d’un feu d’artifice qui dure deux heures. Les explosions ne sont pas seulement un accessoire, elles sont le personnage principal. Chaque moment clé est ponctué par une explosion spectaculaire, que ce soit un pont qui s’effondre, un hélicoptère abattu, ou un immeuble qui s’écroule. On pourrait presque imaginer le réalisateur derrière la caméra, un grand sourire sur le visage, en train de se dire : « Plus de feu ! Plus d’explosions ! »
Il y a également un certain niveau de patriotisme exacerbé. Vous savez, ce genre de moment où l'on se dit que Mike Banning pourrait probablement, à lui seul, régler tous les problèmes mondiaux en un week-end. C’est le genre de film où le président des États-Unis est non seulement une figure d’autorité, mais aussi un mec sympa qui sait manier une arme quand il le faut. Et bien sûr, Mike est là pour lui rappeler qu’il est l’homme de la situation. Si vous cherchez de la subtilité géopolitique, passez votre chemin.
Ce qui est amusant, c’est de voir Londres, cette ville si majestueuse et pleine d’histoire, devenir un terrain de jeu pour les terroristes et les scénaristes en manque d’idées. Chaque monument célèbre est détruit avec une telle joie que vous en venez presque à penser que le réalisateur a une dent contre la capitale britannique. C’est un peu comme si quelqu’un s’était dit : « Tiens, on a fait sauter la Maison Blanche dans le premier film. Que reste-t-il ? Ah oui, Londres ! »
L’ironie, bien sûr, c’est que peu importe combien de monuments sont détruits, Mike Banning ne s’inquiète jamais de savoir si la Reine est d’accord avec tout ça. C’est peut-être l’un des plus grands mystères du film : où est la famille royale pendant que tout cela se passe ? En vacances ? Probablement.
La Chute de Londres est le genre de film qui sait exactement ce qu’il est : un blockbuster bourrin, sans prétention, conçu pour vous divertir. Mais est-ce que cela en fait un bon film ? Pas vraiment. Si vous aimez les films où tout explose sans raison, où les répliques sont aussi musclées que les biceps de Gérard Butler, alors vous passerez un bon moment. Sinon, vous risquez de vous demander pourquoi Londres devait subir autant de dommages, à part pour satisfaire l’appétit insatiable des amateurs d’action.
En fin de compte, c’est un film qui est si prévisible qu’il en devient presque confortable. Vous savez exactement où il va, et parfois, c’est tout ce dont on a besoin. Alors, mettez votre cerveau en mode pause, servez-vous un snack, et laissez Mike Banning vous rappeler que quand tout explose, il est là pour tout arranger… à sa manière.
Les + : Gérard Butler, scènes d’action à gogo, explosions impressionnantes, un rythme effréné.
Les - : Scénario prévisible, dialogues clichés, méchants stéréotypés, manque de profondeur et de réalisme.