À quoi reconnaît-on une bonne suite de film ? À un gamin encore plus débrouillard, des méchants toujours aussi maladroits, et un décor grandiose qui donne des idées de vacances. En 1992, Maman, j’ai encore raté l’avion (ou Home Alone 2: Lost in New York en VO) nous embarque dans une nouvelle aventure de Kevin McCallister, cette fois-ci perdu dans la Grosse Pomme. Résultat ? Le chaos organisé, des gags inoubliables, et une envie soudaine de visiter New York… sans forcément marcher sur un clou rouillé.
Préparez vos pièges en tout genre et votre crème hydratante (parce que les briques lancées en pleine tête, ça laisse des marques) : on plonge dans cette suite culte !
Tout commence lors des fêtes de Noël. La famille McCallister, fidèle à sa tradition de désorganisation totale, s’apprête à partir en vacances. Après une première expérience traumatisante, on pourrait penser qu’ils ont retenu la leçon... mais non. Kevin, dans un moment de distraction familiale (et un concours de malchance cosmique), embarque sur le mauvais avion et atterrit seul à New York.
Loin de s’effondrer, il décide de transformer son séjour solitaire en expérience cinq étoiles, armé de la carte de crédit de son père. Suite au programme : hôtel de luxe, visites touristiques, et surtout, gestion musclée de Harry et Marv, les célèbres "Casseurs Flotteurs" fraîchement évadés de prison.
Kevin McCallister est probablement l’enfant le plus inventif et indépendant de l’histoire du cinéma. Armé d’un carnet d’idées (et de beaucoup de chance), il est capable de transformer un jouet pour chien en arme redoutable et une suite d’hôtel en camp de survie.
Dans cet opus, il montre une nouvelle facette de ses talents : l’art de la débrouillardise dans une grande ville. Que ce soit pour tromper un réceptionniste suspicieux ou piéger deux criminels qui n’ont visiblement jamais entendu parler de l’expression "une fois, pas deux", Kevin est un génie du chaos organisé.
Harry et Marvin, ces criminels amateurs, sont de retour ! Et s’ils étaient déjà mauvais dans le premier film, ils atteignent ici des sommets d’incompétence. Leur plan ? Braquer un magasin de jouets pour financer leurs activités illégales.
Leur problème ? Kevin, bien sûr. Entre les briques, les barres de fer et un sac de ciment bien placé, ils subissent un véritable festival de douleurs absurdes. Mention spéciale à Marvin, qui accumule les chocs électriques et les chutes, à tel point qu’on se demande comment il est encore vivant à la fin du film.
L’une des grandes forces de cette suite, c’est son décor. New York devient un véritable personnage du film, offrant à Kevin une multitude de terrains de jeu et de pièges potentiels. Que ce soit le Plaza Hotel (dirigé par un concierge hilarant), Central Park et ses recoins inquiétants, ou encore l’incroyable magasin de jouets Duncan’s Toy Chest, chaque lieu est utilisé avec intelligence et humour.
Et bien sûr, comment ne pas mentionner la rencontre de Kevin avec la Dame aux Pigeons ? Ce personnage étrange mais touchant, qui apporte une belle leçon sur l’amitié et la confiance en soi, ajoute une touche d’humanité à cette comédie déjantée.
Home Alone 2 reprend la recette du premier film, mais avec encore plus d’exagération. Si vous pensiez qu’un fer à repasser était douloureux, attendez de voir Marvin se prendre un sac de ciment. Les pièges sont tellement ingénieux qu’on se demande si Kevin n’a pas secrètement étudié l’ingénierie entre les deux films.
La scène du chantier abandonné, où Harry et Marvin se transforment littéralement en sacs de frappe vivants, est un chef-d’œuvre de slapstick. C’est drôle, absurde, et terriblement satisfaisant... sauf si vous avez un peu trop d’empathie pour les casseurs.
Au-delà des pièges et des gags, Maman, j’ai encore raté l’avion reste un film de Noël. Le message central ? L’importance de la famille, du partage et de la générosité. La scène où Kevin utilise son argent pour offrir un cadeau aux enfants malades via Duncan’s Toy Chest est particulièrement émouvante, rappelant qu’il n’est pas qu’un petit génie diabolique, mais aussi un enfant avec un grand cœur.
Le film brille aussi grâce à ses personnages secondaires, à commencer par Tim Curry en concierge suspicieux et excentrique. Sa performance est un mélange parfait de menace comique et de maladresse hilarante.
Et bien sûr, comment ne pas évoquer Mr. Hector, le groom qui se méfie dès le début de Kevin mais finit humilié par un enregistrement de Angels with Even Filthier Souls, le faux film noir devenu culte dans l’univers Home Alone ?
Bien sûr, le film n’est pas exempt de petites absurdités. Par exemple : comment Kevin réussit-il à faire autant d’achats sans éveiller les soupçons ? Pourquoi les casseurs ne pensent-ils jamais à contourner les pièges ? Et surtout, comment la famille McCallister peut-elle encore être légalement autorisée à voyager ensemble ?
Mais soyons honnêtes : ces incohérences font partie du charme du film. On ne regarde pas Maman, j’ai encore raté l’avion pour sa logique, mais pour ses éclats de rire.