Ah, Maman j’ai raté l’avion (ou Home Alone en VO), ce film culte de Noël qui, depuis 1990, donne des sueurs froides aux parents et des idées saugrenues aux enfants. C’est l’histoire de Kevin McCallister, 8 ans, qui se retrouve seul chez lui après que ses parents l’ont « accidentellement » oublié en partant en vacances pour Paris. Oui, parce qu’oublier un enfant, c’est facile, surtout quand on est une famille nombreuse. Entre la tante grincheuse, les cousins bruyants, et les sacs à préparer, Kevin est vite relégué au second plan. Mais ce n’est pas un problème pour lui : au contraire, il savoure ce moment comme une revanche divine sur les adultes. Enfin, jusqu'à ce que deux cambrioleurs stupides décident de faire de sa maison leur cible.
Alors, le scénario de Maman j’ai raté l’avion, c’est un peu un rêve pour tous les enfants : vous êtes chez vous, tout seul, sans parents pour vous dire de ne pas manger trop de sucreries ou de regarder la télévision toute la journée. Kevin en profite bien sûr pour faire tout ce qu’un gamin de 8 ans fait de mieux : manger des tonnes de glace, regarder des films qu’il n’a pas le droit de voir, et, pourquoi pas, faire des grimaces dans le miroir.
Mais la liberté de Kevin prend une tournure plus sérieuse quand Harry et Marvin, deux cambrioleurs maladroits (interprétés par Joe Pesci et Daniel Stern), décident de s’attaquer à la maison McCallister. C’est là que le film devient une version de Tom et Jerry, avec Kevin dans le rôle du rusé Jerry et les deux cambrioleurs dans celui de Tom, toujours en train de courir après quelque chose qu’ils n’auront jamais. Kevin, avec son ingéniosité et son sens aigu des pièges, transforme la maison familiale en un champ de bataille digne de Fort Boyard, avec des coups bas et des tours de malice à chaque coin de porte.
Macaulay Culkin, dans le rôle de Kevin, est tout simplement parfait. Son visage angélique et son air innocent cachent un esprit machiavélique digne d’un génie en herbe. Il est capable de faire tourner en bourrique deux adultes armés de rien d’autre que leur propre incompétence. Que ce soit en leur jetant des pots de peinture en pleine figure ou en posant des voitures miniatures sur le sol pour les faire glisser, Kevin démontre qu’un peu de créativité peut transformer n’importe quel salon en un véritable champ de bataille.
Culkin a cette capacité rare de rendre Kevin attachant même quand il est en train de torturer ses adversaires. Il incarne le parfait équilibre entre le petit garçon innocent et le maître du piège, un mélange qui fait que l’on passe d’un rire à un autre sans interruption. C’est un rôle que beaucoup d’enfants auraient pu surjouer, mais Culkin reste naturel et charmant, ce qui fait de lui le héros parfait pour cette comédie.
Joe Pesci et Daniel Stern dans les rôles de Harry et Marvin, surnommés « Les Casseurs Flotteurs », sont tout simplement hilarants. Leur maladresse est leur plus grand défaut, mais c’est aussi ce qui rend le film si amusant. Chacune de leurs tentatives de cambrioler la maison est accueillie par un piège encore plus ridicule que le précédent. Entre les brûlures, les coups sur la tête, et les glissades, ces deux-là passent plus de temps à se faire mal qu’à voler quoi que ce soit.
Harry, le cerveau autoproclamé du duo, est toujours en train de planifier le prochain coup, mais se retrouve sans cesse déjoué par un Kevin qui semble avoir pensé à tout. Marvin, quant à lui, est le plus simplet des deux, mais c’est peut-être aussi ce qui fait son charme. Leur duo fonctionne à merveille et on ne peut s’empêcher de rire à chaque fois qu’ils se prennent une nouvelle raclée, même après la vingtième fois.
La maison McCallister est plus qu’un simple décor. C’est littéralement le troisième personnage principal du film. C’est une grande demeure cossue, avec suffisamment de pièces et de recoins pour que Kevin puisse préparer son terrain de jeu mortel. Les escaliers, la cave, le grenier, chaque endroit devient un piège potentiel.
Les pièges eux-mêmes sont devenus aussi emblématiques que les personnages du film. Du fer à repasser qui tombe du plafond à la poignée de porte brûlante, en passant par la fameuse scène des pieds nus sur des boules de Noël, chaque séquence est orchestrée avec une précision quasi musicale. On sait que quelque chose va arriver, mais on ne peut s’empêcher de rire à chaque nouvelle invention de Kevin.
Si Maman j’ai raté l’avion est avant tout une comédie familiale, il a aussi une morale sous-jacente. Kevin, qui se sentait négligé par sa famille au début du film, apprend la valeur de l’amour familial en réalisant à quel point il a besoin d’eux (surtout quand des cambrioleurs essaient de faire irruption chez lui). De son côté, sa mère (interprétée par Catherine O'Hara) fait tout pour revenir à la maison le plus vite possible, malgré les galères de voyage qu’elle rencontre en chemin. Ce message d’unité familiale, même lorsqu'on se chamaille, est un fil rouge touchant dans le film.
Maman j’ai raté l’avion est l’un de ces films que l’on peut revoir chaque année sans se lasser. C’est une comédie familiale parfaite pour la période des fêtes, remplie de moments hilarants, de répliques cultes, et de cette magie de Noël qui nous fait toujours sourire. Kevin McCallister, avec son visage angélique et son esprit retors, a marqué plusieurs générations de spectateurs. Et puis, honnêtement, qui n’a jamais rêvé d’avoir la maison pour soi à 8 ans ? Le film continue de captiver petits et grands, grâce à son humour universel et à ses scènes d’action aussi improbables qu’iconiques. Alors si vous n’avez jamais vu ce film (est-ce seulement possible ?), il est grand temps de le découvrir. Et pour les autres, c’est toujours une bonne idée de le revoir, histoire de se rappeler à quel point la malice de Kevin et la maladresse de Harry et Marvin sont irrésistibles.
Les + : Macaulay Culkin brillant, duo de cambrioleurs hilarant, scènes cultes et inventives, ambiance de Noël.
Les - : Un peu répétitif par moments, quelques incohérences.