Ah, James Bond ! Ce héros britannique aux costumes impeccables, aux gadgets improbables et à la capacité surnaturelle de ne jamais renverser son martini en plein combat. Mourir peut attendre, le dernier volet avec Daniel Craig dans le smoking, nous livre une conclusion épique, pleine de cascades, d’émotions… et d’un poil trop de minutes.
Pour cette ultime mission, James Bond, en retraite anticipée, est rattrapé par son passé et un nouveau vilain pas content, joué par un Rami Malek aussi inquiétant qu’un chat qui vous fixe trop longtemps. Ajoutez une touche de Madeleine Swann (Léa Seydoux), quelques agents de la CIA, un laboratoire top secret, et vous obtenez un cocktail explosif. Mais pas toujours dosé comme il faut.
Dès les premières minutes, le film nous plonge dans une séquence d’ouverture haletante. Entre poursuites en voiture, fusillades millimétrées et cascades vertigineuses, Mourir peut attendre n’oublie pas son ADN de blockbuster. Pourtant, après cette entrée en matière explosive, le rythme ralentit pour se concentrer sur les relations entre les personnages. Si cette approche dramatique donne plus de profondeur à Bond, elle casse aussi un peu la dynamique du film.
La romance avec Madeleine Swann prend beaucoup (trop) de place, au point d’éclipser certains enjeux d’espionnage. On comprend la volonté des scénaristes de donner une touche plus humaine à l'agent secret, mais parfois, on a juste envie qu’il remette son costume et passe à l’action.
On ne va pas se mentir, le méchant joué par Rami Malek est loin d’être le plus mémorable de la saga. Son plan est confus, ses motivations floues, et son charisme… eh bien, il aurait mérité un peu plus de consistance. Comparé à d'autres antagonistes mythiques comme Blofeld ou Silva, Safin fait pâle figure. On retient davantage son look inquiétant que sa menace réelle.
Ce qui différencie Mourir peut attendre des précédents James Bond, c’est le traitement de son personnage principal. On est loin du 007 invincible et cynique des années passées. Ici, Bond doute, souffre et se remet en question. Une évolution bienvenue, qui humanise le personnage, mais qui peut aussi dérouter les puristes.
Parlons d'Ana de Armas. Son apparition dans le film est courte, mais marquante. En quelques minutes, elle dynamite l’écran avec un charisme et une aisance incroyables. Son personnage apporte une dose d'humour et d’action qui manque parfois au reste du film. On regrette juste qu’elle ne reste pas plus longtemps.
Hans Zimmer signe une bande originale intense, qui accompagne parfaitement les moments d’action et d’émotion. Billie Eilish, quant à elle, livre une chanson-titre aussi mélancolique que le film lui-même. Un choix audacieux, qui s’intègre bien à cette atmosphère plus sombre.
✅ Les + :
❌ Les - :
En sortant de la salle, on ne sait pas trop si on doit être ému, frustré ou simplement soulagé d’avoir enfin une conclusion. Mourir peut attendre offre une aventure spectaculaire, parfois poignante, mais qui manque de la légèreté et du fun qui faisaient autrefois le charme de 007. C’est un Bond à la fois grandiose et maladroit, comme un agent secret qui aurait un peu trop forcé sur la vodka-martini.
Alors, mission réussie ? Pour moi non. La conclusion est déjà problématique dans l'univers bondien, quelque soit sa chronologie avérée. La romance trop appuyée avait été déjà le coeur de l'intrigue et la critique principale des fans dans le film Au service secret de sa Majesté. Dans Casino Royale, elle avait été également houspillée et dénoncée par de nombreux fans. Ces deux romances marquaient l'humanité de Bond et son rapport détaché futur avec les femmes. Là, c'est encore plus dur à justifier. On a l'impression d'un manque de moyen ou d'envie de développer une histoire.
Figurine en vinyle d'environ 9 cm