Quand on parle de James Bond, on pense immédiatement à des voitures élégantes, des cocktails bien mélangés (pas secoués, on a compris), et des méchants avec des plans diaboliquement inutiles mais toujours impressionnants. Mais si vous ajoutez des scènes d’action sous-marine, des requins et Sean Connery dans un slip de bain qui défie le bon sens, vous obtenez Opération Tonnerre.
Sorti en 1965, ce quatrième opus de la saga James Bond est une véritable plongée (littéralement) dans l’univers des espions, où les bikinis sont toujours bien remplis, les explosions spectaculaires, et les gadgets parfois aussi improbables qu’utiles.
Comme d’habitude, Bond commence sa mission avec classe. Après un enterrement qui se transforme en bagarre avec un méchant déguisé en veuve (oui, c’est aussi étrange que ça en a l’air), il est envoyé pour enquêter sur un complot international. L’organisation criminelle SPECTRE a volé deux ogives nucléaires et menace de tout faire sauter si on ne leur donne pas une rançon faramineuse.
Notre cher 007 se retrouve donc aux Bahamas, où il doit déjouer les plans du redoutable Emilio Largo. Ce dernier, avec son cache-œil et son requin domestique, est la caricature parfaite du méchant de Bond : riche, arrogant, et doté d’un complexe d’infériorité qui le pousse à vouloir détruire le monde.
Sean Connery incarne une fois de plus Bond avec cette assurance légendaire, ce sourcil légèrement levé, et ce sourire qui pourrait faire fondre une calotte glaciaire. Mais dans Opération Tonnerre, il passe un temps étonnamment long sous l’eau. Oui, si vous aimez les scènes de plongée, ce film est fait pour vous. On pourrait presque penser que le réalisateur avait une obsession pour les bulles d’oxygène.
Bond utilise aussi une quantité impressionnante de gadgets, grâce à l’inimitable Q. Cette fois-ci, on découvre des rebreathers portatifs, des fusées éclairantes aquatiques, et même un jet pack. Oui, vous avez bien lu : un jet pack. Parce qu’évidemment, courir ou prendre une voiture pour s’échapper, c’est beaucoup trop banal pour James Bond.
Emilio Largo est un méchant classique de la saga, mais il a un petit plus : son goût pour les requins. Son repaire sous-marin, la Disco Volante, est rempli de pièges et de bassins qui rendent les visites guidées… mortelles. Largo est peut-être un peu trop sérieux, mais son cache-œil en fait un adversaire inoubliable.
À côté de lui, on trouve Fiona Volpe, une méchante Bond Girl redoutable et séduisante. Elle vole presque la vedette avec son charme glacé et son aptitude à rouler en moto avec des roquettes intégrées (oui, encore des gadgets).
Dans chaque film de James Bond, les Bond Girls sont presque aussi importantes que le méchant. Ici, nous avons Domino, jouée par Claudine Auger, une femme aussi belle que mystérieuse. Avec Bond, elle forme un duo glamour qui déambule entre plages paradisiaques et repères dangereux. Mais ne vous y trompez pas : derrière les bikinis scintillants, il y a de vrais enjeux, et Domino finit par avoir un rôle clé dans le dénouement.
Ce qui rend Opération Tonnerre unique, ce sont ses séquences sous-marines. On y trouve des batailles aquatiques spectaculaires, avec des harpons, des poissons qui passent dans le champ, et un Bond qui semble étrangement à l’aise pour esquiver des requins. Ces scènes sont techniquement impressionnantes pour l’époque, même si elles peuvent paraître un peu longues pour les spectateurs habitués aux montages frénétiques d’aujourd’hui.
Et avouons-le, voir Bond en combinaison de plongée avec un harpon, c’est un peu comme voir un poisson en smoking : décalé, mais fascinant.
Comme toujours, James Bond nous offre un savant cocktail d’action et de charme. Les répliques sont ciselées, souvent agrémentées de cette touche d’humour typiquement britannique. Les méchants sont ridicules juste ce qu’il faut pour qu’on les adore autant qu’on les déteste. Et bien sûr, il y a ce générique inoubliable, où les silhouettes féminines dansent sur Thunderball interprété par Tom Jones.
Mais attention, Opération Tonnerre n’est pas sans ses petits défauts. Le rythme peut paraître un peu inégal, surtout dans la seconde moitié. Certaines scènes aquatiques s’étirent en longueur, et le jet pack, bien que génial, frôle l’absurde. Mais qu’importe : c’est Bond, et on lui pardonne tout.
Figurine en vinyle d'environ 9 cm