Poltergeist II: The Other Side (1986) est le genre de suite qui vient vous rappeler que, même après avoir quitté une maison hantée, il reste toujours un petit quelque chose qui refuse de vous lâcher… comme les factures du déménagement, mais en pire. Dans cette aventure, on retrouve la famille Freeling, qui croyait avoir tourné la page après les événements cauchemardesques du premier film. Mais voilà, le fantôme d’un prédicateur inquiétant (et franchement malveillant) décide de les poursuivre jusque dans leur nouvelle vie. Les choses deviennent étranges (et effrayantes) très rapidement, et la famille doit faire face à de nouvelles manifestations paranormales pour, encore une fois, survivre à ce cauchemar éveillé.
L’histoire suit la famille Freeling qui tente de se reconstruire après avoir fui la maison hantée du premier film. Ils vivent désormais chez grand-mère, au calme, ou du moins, c'est ce qu'ils croient. Car une étrange silhouette, le Révérend Henry Kane, les traque sans relâche. Imaginez la frayeur de la famille, qui voit apparaître ce personnage au sourire inquiétant (le genre de sourire qui, même dans un film de mariage, serait suspect). La tension monte quand les esprits reviennent, avec une série de scènes qui oscillent entre horreur pure et effets spéciaux vintage mais efficaces.
Il n’est pas rare qu’une suite veuille dépasser son prédécesseur en intensité, et Poltergeist II ne fait pas exception. Les manifestations surnaturelles gagnent en audace, des scènes comme celle où Steve (le père) tente de combattre une créature répugnante en sont l'exemple parfait. Disons-le franchement, c’est le genre de scène où on hésite entre se cacher sous un plaid ou continuer en se disant “ça ne peut pas empirer” (mais ça empire).
Le Révérend Henry Kane incarne la définition même du “mauvais présage”. Il n'a pas besoin d’aucun effet extravagant pour nous donner des frissons. Son sourire sinistre, ses yeux perçants, et sa voix traînante – il suffit qu'il apparaisse pour qu'on ressente un malaise profond. Le personnage, joué par Julian Beck, est terriblement efficace : on dirait presque qu’il n’a pas besoin d’être dans un film d’horreur pour effrayer.
Ce qui est fascinant avec Poltergeist II, c’est qu’il réussit à faire peur même avec les effets spéciaux de l’époque. Les créatures visqueuses, les apparitions mystérieuses, et le fameux tunnel vers l’autre côté : tout cela aurait pu sembler kitsch mais, en réalité, ça fonctionne. Le côté pratique des effets, réalisé par H.R. Giger, donne un charme sinistre et unique qui reste marqué dans les esprits des spectateurs, même des années plus tard.
La famille Freeling, au centre de cette tourmente, est peut-être l'un des éléments les plus appréciables de ce film. Leur résilience est admirable – honnêtement, combien d’entre nous retourneraient se confronter à un monde hanté après ce qu’ils ont vécu ? On apprécie particulièrement la petite Carol Anne, dont l’innocence contraste avec l’horreur environnante. Et puis, qui pourrait oublier la sage-mystique Tangina, qui revient avec sa sagesse inquiétante, ajoutant cette touche unique de mysticisme ?
La scène finale, où la famille se retrouve littéralement face à l'"Autre Côté", donne un aperçu fascinant de ce monde d’outre-tombe. C'est un moment aussi étrange qu'envoûtant, où les esprits, les couleurs psychédéliques et les effets spéciaux un peu rétro se mélangent pour créer un univers qui reste dans les mémoires. Certains pourraient trouver cela un peu exagéré, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce film : Poltergeist II est un hommage à l’horreur des années 80 avec une touche d'originalité.
Ce film est définitivement le genre d’œuvre que l’on regarde avec un mélange de fascination et de nostalgie. Si les films d'horreur modernes misent souvent sur les jumpscares et des effets spéciaux sophistiqués, Poltergeist II nous rappelle qu’il est tout à fait possible de terrifier en misant sur une bonne histoire, des personnages bien développés et un antagoniste particulièrement effrayant. La suite ne fera peut-être pas l’unanimité, mais elle parvient à maintenir cette ambiance sombre qui nous laisse une impression durable.
Alors oui, certains diront que l'intrigue est parfois prévisible et que les effets spéciaux pourraient sembler un peu datés aujourd'hui, mais cela fait partie de l’aventure. Si vous recherchez une expérience de frissons avec un soupçon de nostalgie, Poltergeist II vous offrira une balade des plus étranges et divertissantes.
Les + : ambiance effrayante, Révérend Kane mémorable, psychologique.
Les - : quelques scènes prévisibles, moments d’effets spéciaux vieillissants, rythme parfois inégal.
Figurine en vinyle de 9 cm