Hier, j'ai regardé un film: "Prisonniers du temps"

Prisonniers du Temps (Timeline) : Le film qui prouve que voyager dans le passé, c'est pas de la science-fiction, c'est juste des problèmes en embuscade

Si vous êtes du genre à penser que retourner au Moyen Âge est une idée brillante, Prisonniers du temps est là pour vous rappeler que, parfois, il vaut mieux rester assis devant Netflix avec un bon plaid plutôt que de jouer aux chevaliers. Sorti en 2003, ce film est une adaptation du roman de Michael Crichton et prouve que même avec la meilleure des intentions, revenir dans le passé, ça peut très rapidement tourner au vinaigre.

Un synopsis qui sent bon la catastrophe

L’histoire commence innocemment : une bande de scientifiques plutôt brillants, le genre de personnes qui savent résoudre un Rubik’s Cube les yeux fermés, travaille sur des fouilles archéologiques en France. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Mais c’est sans compter sur une entreprise technologique, ITC (Inutilement Trop Complexe), qui a trouvé le moyen de voyager dans le temps. Souhaitant créer une machine qui téléporte un objet d'un point A à un point B, ITC échoue, car l'objet est envoyé à un moment et un lieu précis dans le passé. L'inventeur de cette prouesse technologique, Robert Doniger, décide d'envoyer des gens dans le passé, mais pas pour acheter des actions Apple à leur lancement, non… pour comprendre pourquoi !

Ça part déjà mal, mais la situation empire quand l’archéologue en chef, le professeur Edward Johnston, se perd dans la faille spatio-temporelle comme un touriste qui aurait oublié son GPS en plein désert. Pris de panique, son fils Chris (Paul Walker, dans l'un de ses rôles pré-Fast & Furious) et ses camarades décident d’aller le secourir dans l’année 1357, en pleine Guerre de Cent Ans. Parce que oui, si vous voulez vous amuser, pourquoi ne pas choisir une période où tout le monde se tape dessus à coups d’épée et où l’hygiène est aussi rare qu’un Wi-Fi de qualité dans une gare ?

Le Moyen Âge vu par Hollywood : entre armures brillantes et technologie pourrie

Une fois catapultés en plein Moyen Âge, nos héros découvrent que la vie sans smartphone est loin d’être une sinécure. Vous pensiez que vivre sans Instagram était difficile ? Attendez de voir ce que ça donne quand on vous jette dans un champ de bataille avec une épée rouillée et des barons un peu trop énervés.

Premier problème : le Moyen Âge est un véritable enfer pour les voyageurs du futur. Pas de toilettes, pas de Starbucks, pas d'Uber pour s'enfuir quand les choses tournent mal. Bref, c'est l'enfer. Ils doivent naviguer dans un monde où les gens portent des armures bien trop lourdes, où les batailles se jouent à coups de catapulte, et où dire bonjour à son voisin risque de se finir en duel à mort si on le fait dans la mauvaise langue.

Il est aussi intéressant de voir que, malgré leur maîtrise de la science et des voyages temporels, nos héros ne maîtrisent absolument rien de ce qui se passe autour d'eux. Ils sont traqués par des chevaliers, piégés dans des complots, et pour couronner le tout, ils doivent sauver le professeur Johnston au passage, dans ce chaos. Après tout, pour un archéologue, le Moyen Âge est comme un parc d’attractions grandeur nature : catapultes, donjons et bouffées d’adrénaline garanties.

La logique du film… ou plutôt son absence

Le concept de voyager dans le temps, c’est souvent un peu casse-gueule, et Prisonniers du temps ne fait pas exception à la règle. Il y a des moments où la logique du film se prend les pieds dans le tapis comme un chevalier surchargé par son armure.

Par exemple, la machine à remonter le temps en question est un mix entre un miroir et une photocopieuse. C’est simple : vous entrez dedans et, hop, vous voilà en 1357, mais pas besoin de machine pour le retour.

Et puis il y a cette idée brillante que l’on retrouve dans la plupart des films de science-fiction : ne rien dire à personne du voyage dans le temps, surtout pas aux autorités compétentes ou à la famille. “Ah tiens, papa a disparu dans une autre dimension ? Pas de problème, je m’en occupe entre deux réunions !” C’est un peu comme si vous disiez à vos amis : “Je pars faire un tour dans un univers parallèle, je reviens pour le dîner.”

Des personnages qui, malgré tout, survivent (on ne sait pas trop comment)

Côté personnages, Prisonniers du temps nous offre un bel éventail de clichés sympathiques : le scientifique sceptique, le héros courageux mais un peu perdu (Paul Walker, dans son élément), l’expert en Moyen Âge qui panique à la première bagarre, et bien sûr, le grand méchant de l’époque, prêt à tout pour conquérir un château dont personne ne se souvient dans les livres d'histoire.

Mais soyons honnêtes : même si l’histoire se déroule au Moyen Âge, ce sont les dialogues et situations qui relèvent du farfelu. À plusieurs reprises, vous vous surprendrez à lever les yeux au ciel en voyant ces génies de la science se comporter comme des enfants dans un parc d’attractions médiéval. C'est un peu comme si toute leur intelligence avait été aspirée par le portail temporel dès qu'ils avaient posé un pied au 14ème siècle.

Et pourtant, malgré toutes leurs mésaventures et leur incompétence chronique à s’adapter à l’époque, ils arrivent à s’en sortir à peu près indemnes. Parce qu’après tout, dans le monde de Prisonniers du temps, le bon sens est optionnel, mais la chance, elle, est toujours là pour les sauver de justesse.

Pourquoi il faut (quand même) voir ce film

Prisonniers du temps est une expérience à part entière. Ce n’est pas le film du siècle, ni même de l’année 2003, mais il a un charme indéniable, celui des œuvres qui partent d’une bonne idée.

Si vous êtes fan de Michael Crichton, ce film risque de vous faire pleurer (de rire ou de désespoir, selon votre humeur). Si vous adorez les films médiévaux, vous serez ravi de voir des chevaliers se battre contre des scientifiques non aguerri. Et si vous aimez les films qui défient toute logique, ce film est définitivement fait pour vous.

Sans rire, le film n'est pas aussi obscur que l'avenir, mais il a quelques trous à combler. Dommage, car effectivement, l'idée de départ est très bonne, c'est relativement bien tourné, les acteurs sont crédibles. Seul le scénario est plutôt léger.

En bref, Prisonniers du temps est une invitation à voyager dans le passé… tout en nous rappelant que, parfois, il vaut mieux rester tranquillement dans son canapé à regarder les autres faire des bêtises.

Les + : un concept de voyage temporel intriguant, des scènes d'action médiévales intenses, et un casting sympathique, parfait pour les amateurs d'aventures historiques un peu déjantées

Les - : une logique temporelle bancale, des personnages un peu clichés et une adaptation sous exploitée

★★★☆☆ : Film vu une ou deux fois et malgré des incohérences, donne envie d’investir dans une bonne armure.