Reminiscence (2021), réalisé par Lisa Joy, est un mélange étrange entre science-fiction, film noir, et romance mélancolique. Imaginez Blade Runner qui rencontre Inception, mais après un long week-end pluvieux où tout le monde a perdu le moral. Ajoutez un Hugh Jackman introspectif et un univers futuriste saturé d'eau, et voilà, vous obtenez Reminiscence. Avec un concept audacieux et une ambiance singulière, ce film tente de plonger le spectateur dans les méandres de la mémoire. Mais parfois, il reste coincé dans les sables mouvants du rythme.
Dans un monde où les villes côtières sont noyées sous les eaux montantes, Nick Bannister (Hugh Jackman) dirige une entreprise qui permet aux gens de revivre leurs souvenirs grâce à une technologie révolutionnaire. Tout bascule lorsque Mae (Rebecca Ferguson), une cliente mystérieuse, disparaît soudainement. Obsédé par son souvenir, Nick se lance dans une enquête où chaque souvenir révèle des vérités sombres, entre trahison, amour perdu et corruption.
Hugh Jackman brille dans son rôle d'homme hanté, offrant une performance poignante et magnétique. Rebecca Ferguson, avec son charme envoûtant, incarne Mae, une femme fatale moderne qui aurait sa place dans un polar des années 50. La réalisation de Lisa Joy excelle dans la création d’une atmosphère immersive, où la lumière joue avec les reflets de l'eau pour évoquer les fluidités de la mémoire.
Le concept de revivre ses souvenirs est fascinant et bien utilisé dans certaines scènes clés, notamment une séquence touchante où un personnage revisite un moment de bonheur perdu. Et que dire de l’ambiance futuriste ? C’est comme si quelqu’un avait fusionné un film noir classique avec un futur dystopique : du néon, de la pluie, et une bande-son mélancolique qui suscite l'introspection.
Si le concept est fort, son exécution reste parfois bancale. Le rythme du film est inégal : les séquences intrigantes sont entrecoupées de passages contemplatifs qui tirent un peu trop en longueur. L'intrigue, bien que captivante au début, finit par s'enliser dans des rebondissements prévisibles.
Le scénario, qui veut parfois trop en faire, donne l'impression d'un patchwork de grandes influences (Nolan, Ridley Scott, etc.) sans apporter une touche vraiment novatrice. Enfin, bien que la romance entre Nick et Mae soit censée être au cœur du film, elle manque de chimie réelle pour être véritablement marquante.
Reminiscence est comme un vieux carnet rempli de souvenirs : certains moments sont merveilleux, d'autres sont oubliables, et il y a toujours des passages où l'on se demande pourquoi on a écrit cela. Le film n'est pas parfait, mais il mérite d’être vu au moins une fois pour son esthétique unique et son idée originale. Si vous aimez la science-fiction introspective, les thrillers poétiques et Hugh Jackman qui fait son numéro d’âme torturée, alors ce film est fait pour vous.
Mais si vous cherchez de l'action explosive ou une intrigue simple et efficace, vous risquez de vous sentir perdu dans ce labyrinthe mémoriel. Et après tout, c'est peut-être ça, le véritable message de Reminiscence : ce sont les imperfections qui rendent les souvenirs inoubliables.
Les + : performance de Hugh Jackman, esthétique futuriste, concept sur la mémoire
Les - : rythme inégal, intrigue prévisible, manque d’originalité dans la narration