Il y a des films qui marquent l’histoire du cinéma, d’autres qui nous font regretter d’avoir payé notre place, et puis il y a Thor: Love and Thunder, qui, lui, réussit l’exploit d’être à la fois divertissant et frustrant. Un mélange de pop-corn movie décomplexé, d’humour absurde et d’intrigue bancale qui laisse un goût étrange en bouche, comme si on avait mordu dans un hot-dog où la saucisse a été remplacée par un chamallow.
Alors, de quoi ça parle ? Après les événements d’Endgame, notre cher Thor (Chris Hemsworth, toujours plus musclé et bronzé) essaie de trouver un sens à sa vie post-Avengers. Sauf qu’au lieu d’une introspection profonde, il décide de faire du tourisme spatial avec les Gardiens de la Galaxie, jusqu’à ce que Gorr le Boucher des Dieux (Christian Bale, qui mérite un Oscar juste pour avoir accepté ce rôle) décide d’éliminer tous les dieux. Ah, et Jane Foster (Natalie Portman) revient, sauf que maintenant elle est aussi Thor. Voilà.
L’histoire aurait pu être épique, mais elle oscille constamment entre moments sérieux et blagues absurdes. Résultat : difficile de prendre quoi que ce soit au sérieux. On passe d’un Thor contemplatif à un gag sur des chèvres qui hurlent (littéralement) toutes les cinq minutes.
Si Thor: Ragnarok avait déjà posé les bases d’un dieu du tonnerre plus rigolo que guerrier, Love and Thunder pousse encore plus loin le curseur du burlesque. Thor passe son temps à faire des grimaces, à raconter des blagues qui tombent à plat et à multiplier les situations absurdes. On a l’impression de voir une parodie du personnage plus qu’un réel développement. À ce stade, il serait capable d’animer un one-man-show à Las Vegas.
Paradoxalement, l’un des personnages les plus intéressants du film est aussi celui que le scénario néglige le plus : Gorr. Christian Bale livre une performance incroyable, offrant à son personnage une vraie profondeur. Dommage qu’il ait à peine le temps d’être menaçant entre deux sketchs ridicules de Thor et ses potes. On sent qu’il aurait pu être un méchant mémorable, mais il finit par être expédié comme un simple obstacle à surmonter.
Le retour de Jane Foster en Mighty Thor était l’un des arguments de vente du film. Natalie Portman est charismatique, son arc narratif aurait pu être touchant… mais là encore, l’histoire ne lui rend pas totalement justice. Son évolution est intéressante, mais son destin est expédié trop rapidement pour réellement marquer le spectateur.
Thor: Love and Thunder est un film étrange. D’un côté, il est fun, dynamique, coloré et porté par une énergie rock'n’roll indéniable. De l’autre, il se prend les pieds dans son propre humour et sacrifie ses moments d’émotion sur l’autel de la blague facile. Taika Waititi semble avoir pris les critiques de Ragnarok en se disant : « Vous avez aimé ? Eh bien, en voilà DEUX FOIS PLUS ! »
Si vous aimez les films qui ne se prennent pas au sérieux, qui multiplient les références pop et qui partent dans tous les sens, alors vous passerez un bon moment. Si vous espériez une aventure épique avec un méchant inoubliable et un Thor en pleine évolution… vous risquez de rester sur votre faim. Un Marvel qui divise, entre pur délire et raté narratif. Mais bon, au moins, on a des chèvres qui hurlent.
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Figurine en vinyle de 9 cm
Figurine en vinyle de 9 cm
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