Hyper Light Drifter (PS4)

Le créateur de Hyper Light Drifter, Alx Preston, est né avec une malformation congénitale du cœur. Salement malade mais tout de même devenu graphiste et animateur pour les jeux vidéo, il vit avec un pacemaker et se dit qu’il ne lui reste pas vraiment beaucoup de temps à passer sur cette Terre. Alors il fonde le studio Heart Machine (forcément) et décide de fabriquer un action-RPG qui va subtilement lui servir de catharsis. Le personnage de son jeu sera malade. Il se battra pour sa vie. Il échouera de nombreuses fois à arriver à ses fins. Il n’aura que sa volonté pour survivre dans un monde post-apocalyptique où le sang est corrompu, vicié.

Il se trouve bien fortuitement que je suis également né avec une malformation congénitale du cœur et que j’ai subi deux opérations à cœur ouvert dans mon enfance. Ce jeu a donc résonné en moi d’une manière particulière. Même si rien n’est vraiment explicite, quand on sait et qu’on est concerné, on se prend un bon camion en pleine gueule.

HLD est en l’état un jeu indépendant en pixel-art (gros pixels peu détaillés) comme mille autres sur les stores et qui devait rester confidentiel. Après un financement participatif de 27 000 dollars qui en rapporta finalement plus de 600 000, Alx Preston put le rendre beaucoup plus important. La durée du développement s’allongea de plusieurs années, mais pour de bonnes raisons. En effet, HLD est tout bonnement « bien fini », chose devenue rare. Le jeu est intelligent, savamment narré et surtout très juste dans ses combats : si le joueur est mauvais, le héros meurt. Point.