Ihatovo Monogatari (Super Famicom)
Développeur : Hect / Hector
Éditeur : Hect
Date de sortie : 5 mars 1993
J’ai souvent expliqué le fait que les RPG et les jeux d’aventure étaient exactement la même chose, avec des combats différents, ou pas de combats du tout. Les sous-catégorisations que nous connaissons aujourd’hui n’existaient pas dans les années 70 ou 80. Au Japon, cette vision des choses est assez souvent acceptée, et Ihatovo Monogatari y est par exemple considéré comme un RPG. Un RPG « différent », mais un RPG tout de même. En Occident, on ne le verrait que comme un jeu d’aventure. Et ce serait une erreur.
Pour jouer à Ihatovo Monogatari, il vaut mieux connaître ses classiques, et particulièrement le maître littéraire du début du XXe siècle : Kenji Miyazawa. Poète, auteur de romans oniriques et de textes sur la paysannerie, il ne fut reconnu que de manière posthume… et devint l’un des écrivains les plus lus du Japon. Eh bien, Ihatovo Monogatari lui est entièrement dédié. Le personnage principal va en effet errer dans divers endroits relatifs aux textes les plus connus de Miyazawa, avant de le rencontrer en personne à la fin du jeu.
Dans le principe, Ihatovo Monogatari se présente comme un RPG traditionnel : il reprend tous les codes de ceux-ci (les JRPG de l’époque). Graphiquement, on y croit totalement. Les PNJ sont partout et leurs dialogues sont intéressants. Il faut explorer et récupérer des objets de quêtes… Il ne manque que les combats. Mais un RPG se définit-il par les combats, ou par ce qu’il provoque chez le joueur ? Ambre est bien un jeu de rôle sur table sans dés, entièrement dédié au roleplay, pourquoi cela ne serait pas possible sur un écran ? Jouez à Ihatovo Monogatari, et je suis certain que vous comprendrez ce que je veux dire.
Verdict : 18/20
Ihatovo Monogatari est un bijou. Ses musiques sont incroyables, son univers est fabuleux, et le voyage est d’un plaisir sans bornes. Il n’y a pas de combats, et alors ? J’ai envie de dire « tant mieux ». Vous verrez, ce ne sera pas le seul que je vous présenterai ici au fil des ans. Le RPG est souvent bien plus profond qu’une simple hache dans une tête.