Square no Tom Sawyer

Vous savez probablement que Final Fantasy (le premier jeu de la saga) a été développé par la « A Team » de Square. Eh bien, Square no Tom Sawyer (littéralement « le Tom Sawyer de Square », pour le différencier d’un autre jeu Tow Sawyer sorti la même année au Japon) a été développé par la « B Team ». Une fois terminé, il a été gardé sous le coude pour être distribué très longtemps après, entre Final Fantasy II et Final Fantasy III, et ainsi combler l’attente des fans de Square. Malin, non ? D’une qualité certaine, il lui ne manquait qu’une chose pour pouvoir être exporté : de la décence.

RPG au tour par tour facile et assez court relatant les aventures de Tom Sawyer et de ses amis (jusqu’à quatre personnages en combat !) à la recherche d’un trésor, Square no Tom Sawyer avait tout pour plaire hors du Japon, l’œuvre originelle étant connue des enfants du monde entier. Les objets sont peu nombreux et parfois très amusants (comme la bible, très utile un peu partout), des mini-jeux viennent égayer l’aventure, l’exploration se passe dans un side-scrolling très réussi, on peut créer des coups spéciaux… Très franchement, on se prend à se demander si ce n’est pas un des meilleurs RPG sur Famicom.

Mais le problème vint du design de Jim, le jeune Noir ami de Tom fuyant l’esclavage. Square eut l’idée « fabuleusement classe » de l’affubler d’un visage « à la Tintin au Congo », avec de grosses lèvres rouges et un visage de sauvage. Et très franchement, même en 1989 cela aurait été vraiment problématique d’expliquer ce choix « artistique » aux États-Unis (et heureusement). Vous pouvez voir son visage sur la jaquette, je pense que vous allez vite comprendre le malaise.